ROOTS OF SUN RECORDS

Je voudrais vous parler aujourd’hui des studios SUN. Oui, je sais, les studios SUN 706 Union Avenue à Memphis Et blablabla, et blablabla... On connaît me direz vous... Mais la « petite histoire » ? Celle des débuts... La voici :

1950, Sam Phillips est considéré comme un génie de la prise de son. Il possède du matériel d’enregistrement portable et il gagne sa vie en enregistrant des noces, banquets et réunions diverses un peu partout dans Memphis et les environs. Depuis un moment, il s’est mis en tête de s’installer et il cherche un local pour y créer un studio d’enregistrement.

Première tentative malheureuse, sous le label « The Phillips ». Sam enregistre un certain Joe Hill Louis , qui chante GOTTA LET YOU GO et DEFROFT YOUR HEART. Ce disque, le seul sous ce label, est enregistré sous la référence the Phillips 9001/2. L’affaire n’a pas marché. Mais Sam Phillips ne baisse pas les bras.

1952 il loue une ancienne laverie désaffectée située au 706 Union Avenue à Memphis. Cet ancien bâtiment de briques rouges tout délabré, Une fois retapé fera un studio d’enregistrement parfait. L’insonorisation parfaite et la fraîcheur du sous sol permettront d’accueillir le studio et la cabine technique. le rez-de-chaussée sera parfait pour les bureaux, l’administratif et l’accueil. Le nom de ce nouveau studio s’inscrit en trois grosses lettres sur la façade, SUN Recording Studios. Dans la vitrine, Sam fait installer une pancarte ainsi rédigée : « Memphis Recording Services, enregistrez votre voix pour 3,95 dollars plus taxes ». Tout le monde peux donc s’enregistrer. Des dizaines d’artistes amateurs ou professionnels plus ou moins bons, commencent à se presser à la porte.
C’est ainsi qu’on y retrouve des chanteurs comme Jackie Brenston et son sélèbre ROCKET 88, Howlin’Wolf avec son HOWLIN’FOR MY BABY, Johnny Cash avec CRY CRY CRY, Carl Perkins avec BOPPIN’THE BLUES, Jerry Lee Lewis avec BREATHLESS et WHOLE LOTTA SHAKIN’GOIN’ON. Mais aussi Roy Orbison, Warren Smith, Charlie Feathers, Sonny Burgess, Billy Riley avec son RED HOT, The Prisonaires, James Cotton avec son COTTON CROP BLUES, sans oublier Rufus Thomas qui chante BEARCAT, repris plus tard par Big Mama Thornton qui en a changé les paroles, sous le titre HOUND DOG et des dizaines d’autres encore.
Les disques enregistrés chez SUN ont tous une sonorité particulière. Dont Sam Philips est responsable. Il a fait installer sur les murs et au plafond du studio d’enregistrement, des panneaux acoustiques blancs d’apparence classiques, mais qui en fait possèdent une paroi en dent de scie qui cassent la résonance. Le fameux effet d’écho de SUN records est ainsi obtenu par une astuce technique. Un second micro et un second magnétophone. Le second enregistrement est alors surimprimé au premier avec une fraction de seconde de décallage. De plus, les musiciens apportaient leur propre contribution à ce nouveau son par leur ingéniosité. Par exemple, pour obtenir un son plus « métallique » il n’était pas rare de voir les guitaristes coincer un billet de un dollar entre les cordes de l’instrument.
Sam Phillips a également engagé une secrétaire. Elle s’appelle Miss Marion Keisker McGuiness et vient d’être nommée « Miss Radio Memphis ». Miss Keisker à entendu des dizaines de fois Sam lui dire que si il trouvait un blanc qui chante comme un noir, il gagnerait des millions...
Août 1953, un jeune chauffeur livreur aux cheveux gominés, arrête son pick-up Ford bleu électrique, devant les studios SUN. Sur les portières on peut lire « CROWN ELECTRIC C° ». Le jeune gars empoigne sa guitare. Il porte la chemisette grise de sa compagnie avec l’écusson ovale et jaune sur la poitrine. Il pousse la porte de chez SUN et se retrouve devant Miss Keisker. Son nom... Elvis Aaron Presley...

LA SUITE PLUS TARD...